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Autrefois boisé, le territoire dit de la « Plaine de Pierrelaye-Bessancourt », entre Seine et Oise, devient à la fin du XIXe siècle une zone d’épandage des eaux usées de la ville de Paris propice au développement de cultures maraîchères intensives. Ainsi naquit la ferme « expérimentale » de la Haute Borne à Méry, propriété de la Ville de Paris…

Une nouvelle forêt près de chez vous !

À partir des années 1990, des études sanitaires révèlent une pollution aux métaux lourds des sols de la Plaine, condamnant la pratique de l’épandage et de l’agriculture à destination de l’alimentation humaine. Les collectivités territoriales, l’État et les agriculteurs entament alors une réflexion pour donner à la Plaine, désormais en friches, une nouvelle vocation.

Car, si le site reste encore à dominante agricole, il subit de nombreuses installations illégales des gens du voyage et des dépôts sauvages de toutes natures qui ajoutent à la pollution des sols une pollution visuelle et environnementale, sur les lisières des boisements existants et le long des routes et chemins. 

La forêt de Maubuisson, un projet d’envergure exceptionnelle

La situation exceptionnelle de la Plaine, aux portes de Paris, la prise en compte des enjeux environnementaux face à l’urbanisation galopante et la volonté de préserver la qualité du cadre de vie pour les habitants ont conduit au choix de créer une nouvelle forêt de 1 350 ha sur 7 communes (Bessancourt, Frépillon, Herblay-sur-Seine, Méry-sur-Oise, Pierrelaye, Saint-Ouen l'Aumône et Taverny) soit 100 000 habitants. 27 % de ces 1 350 ha sont situés sur le territoire de Méry-sur-Oise.

Il est probable qu’un projet de création de forêt d’une pareille envergure n’a pas été lancé depuis Colbert, à une époque où il fallait planter des arbres de haute taille pour fabriquer les mats des navires de la marine à voiles !

L'aménagement du site et la plantation d'un million d'arbres permettront d'enrayer la dégradation de la Plaine et de maintenir un espace naturel majeur entre les agglomérations de la vallée de Montmorency et de Cergy-Pontoise, pour enrayer le développement de l’urbanisation et préserver des espaces naturels aux portes de nos communes.

Les études et la réalisation ont été confiées au Syndicat Mixte d’Aménagement de la Plaine de Pierrelaye (SMAPP), créé en 2014, qui fédère les sept communes concernées mais aussi le Département du Val d'Oise, la Région Île-de-France et l’État.

Un véritable « poumon vert »

Près de 85 millions d’euros ont été investis dans ce projet. Cela permet de passer rapidement en phase opérationnelle avec l’ouverture de l’enquête d’utilité publique, le lancement des acquisitions de terrains et les premiers boisements dès que possible. Mais il faudra toutefois patienter environ 50 ans pour que les 600 hectares de jeunes plants parviennent à pleine maturité et que la forêt prenne son visage définitif… Autant dire que nous travaillons pour les générations futures !

D’ici quelques années toutefois, les Mérysiens profiteront d'un nouvel espace naturel aménagé pour pratiquer leurs activités de plein air. Un réseau de 90 km de cheminements, de la Seine jusqu’à l’Oise, permettra d’arpenter la forêt à pied, à vélo et même à cheval. Des lisières et clairières seront aménagées en espaces de détente, aires de jeux ou de pique-nique. Au cœur de la future forêt, l’alternance d’espaces boisés, de clairières et de milieux humides, l’aménagement de passages à faune et la création de réserves écologiques assurera le maintien de la biodiversité actuelle et le développement d’une nouvelle biodiversité.

Véritable « poumon vert », la forêt de Maubuisson contribuera aussi à la lutte contre l’émission de gaz à effet de serre et le réchauffement climatique : en poussant, les arbres absorbent le CO2 et le stockent toute leur vie durant. Ils sont aussi, en grand nombre, une source de fraîcheur permettant de limiter le phénomène des îlots de chaleur urbains.

Pour plus d'informations sur SMAPP.

Lumière sur le projet et son avancé (©ONF automne 2024)

Suivi du projet de la forêt de Maubuisson 2019-2025

Afin de rendre la forêt résiliente face au changement climatique, l'ONF a opté pour un mode de plantation « en mélange ». 30 essences forestières et 18 essences arbustives, comme les chênes, tilleuls et érables, seront introduites. 87 parcelles forestières ont été délimitées et chacune présentera une plantation de différents types d'essences en fonction des types de sols et des interactions entre essences. La mise en place de haies brise-vent afin d'améliorer les conditions de croissance des parcelles les plus exposées sera également programmée.

2019-2021

L'hiver 2019-2020 marque le début des plantations sur 14 hectares. Un an plus tard, les premiers bilans révèlent un taux de reprise moyen de 67 %, avec des essences comme l'érable plane atteignant jusqu'à 98 %.

Trois nouvelles parcelles sont boisées sur 8,8 hectares avec 22 000 plants. Cette deuxième phase confirme la pertinence des choix forestiers et permet d'affiner le plan de boisement, prévu sur une décennie.

Depuis 2019, 13 000 tonnes de déchets sont évacuées, dont 1 200 tonnes entre août et octobre 2021. Parallèlement, un projet de restauration de milieux ouverts est mis en place pour favoriser la biodiversité.

Il est proposé que la ferme de la Haute Borne, située au cœur des anciennes parcelles agricoles de Méry-sur-Oise, devienne un lieu d'accueil du public ayant une fonction mémorielle.

2022-2023

Le projet est renommé en référence à l’ancien domaine de Maubuisson, fondé par Blanche de Castille en 1236. Cette nouvelle identité renforce le lien historique du site avec les communes environnantes.

Le 22 novembre 2023, la 5e campagne de plantation est officiellement lancée. Plus de 250 hectares ont déjà été boisés et des actions sont menées pour sécuriser une partie des 350 hectares de forêt existante afin de permettre au public de redécouvrir ces espaces. Des études sont également en cours sur 300 hectares de milieux ouverts pour favoriser la biodiversité, notamment en soutenant les populations de rapaces comme le faucon crécerelle, qui contribuent à l'équilibre écologique en limitant les campagnols.

2024-2025

À mi-parcours du projet, les résultats confirment la réussite du reboisement : 90 % de reprise des arbres après un an, 78 % après deux ans et 78 % après cinq ans. Le 25 novembre 2024, la 6e campagne de plantation est lancée avec 60 hectares de forêt supplémentaires. À la fin de cette saison, ce seront donc plus de 310 hectares de forêt qui auront été créés, représentant plus de 50 % de l'objectif total du projet, avec une palette de 29 essences forestières et 18 essences arbustives adaptées aux enjeux climatiques futurs.

Plus d'informations sur le site de l'ONF.